Le musée

Le Musée du Vélo est situé à Chippis dans le canton du Valais dans une grande et vieille bâtisse, «entièrement retapée avec des amis durant 5 ans» pour rassembler et enfin mettre en valeur les nombreux objets qui s'accumulaient dans plusieurs garages.

Au travers des multiples espaces de cette ancienne ferme, Marc-André Elsig apporte avec passion des explications détaillées sur chaque pièce, de son plus antique vélocycle — datant de 1861 — au tout dernier vélo de Fabian Cancellara, en passant par toutes les inventions et déclinaisons que la bicyclette a pu connaître au cours des deux derniers siècles.

Chaque année, Marc-André Elsig accueille dans son musée de Chippis environ 1'200 personnes qui souhaitent découvrir sa collection privée.

Ses visiteurs ne viennent pas seulement de Suisse, mais aussi de Corée, de Chine, du Japon, d'Australie... Passionnés, connaisseurs, coureurs ou simples curieux, tous sont attirés par cette collection qui est une des plus belles d’Europe.

Le souci de préserver intacte une collection qui ne cesse de s'agrandir

Lorsqu'ils pénètrent dans son muée ou dans l'un des dépôts où Marc-André Elsig entre-pose sa collection de vélos, les nombreux passionnés de cyclisme sont tout de suite émerveillés: plus de 600 vélos, de toutes sortes, retra-cent l'histoire de ce moyen de loco-motion né au XIX' siècle.

Quand on lui demande à quel moment sa passion est née, il nous raconte avoir dépensé l'intégralité de son premier salaire d'apprenti dans l'achat d'un vélo! Si la plupart de ses pièces dont il a fait l'acquisition ont beaucoup gagné en valeur, il refuse catégoriquement de s'en séparer. Le directeur du musée de Tokyo lui a proposé, sans succès, 15'000 francs pour un vélo acheté 1'500 francs à l'époque. «Voilà 30 ans que je collectionne des vélos. Au début, c'était vraiment difficile, je devais tout acheter... C'est seulement maintenant que je commence à avoir du succès, des visites et, beaucoup de dons». Marc-André Elsig est désormais bien connu dans le milieu. Présent à de nombreuses courses pour soutenir les cyclistes, il a même été le mécanicien attitré de plusieurs équipes. Sa générosité a marqué les esprits des coureurs qui lui envoient régulièrement des maillots, des gants, des affiches et parfois... leur vélo! Certains viennent aussi lui rendre visite, quelquefois accompagnés de leur fan-club.

Sa collection ne cesse donc de grandir, et tout son entourage est dans le coup. Ses amis l'aident à repérer les bonnes affaires, comme ce «Colnago goutte d'eau» que l'un deux a découvert dans une poubelle à Fribourg. Sa femme l'épaule également: elle l'accompagne dans ses périples et s'occupe de coudre des costumes pour les défilés, que Marc-André Eisig évoque avec nostalgie: «Aujourd'hui, on a beaucoup de peine à trouver des jeunes qui s'intéressent aux vieux vélos et qui voudraient participer à des festivals...»

Des maillots pour mémoire du cyclisme

Dans son musée, ce sont des centaines de maillots qui sont soigneusement rangés dans... 24 caisses hermétiques. Dont certains très rares, comme un maillot arc-en-ciel de champion du monde de Francesco Moser, un jaune de Thomas Voeckler, ou un Bic Anquetil «avec les poches à l'avant». Chez Marc-André Elsig, chaque maillot a aussi son histoire et souvent, l'anecdote qui va avec. «Le maillot BIC est celui d'Anquetil, sur le Tour 1964 », sourit-il. « Là il y a la fameuse histoire du méchoui organisé par la radio-télévi-sion d'Andorre. Tous les coureurs sont allés s'entraîner lors du jour de repos en Andorre. Anquetil, noceur et buveur de Champagne, a préféré aller au méchoui... Le lendemain, il était malade. Dans le col du Port d'Envalira, les autres l'ont attaqué comme des fous. Au sommet du col, il avait un retard phénoménal. On dit que son entraîneur lui a alors passé une coupe de Champagne (version démentie par l'épouse du coureur, ndlr). En bas, il avait rattrapé tout le monde... »

Des champions du monde à la pelle

Une des 24 caisses de maillots du Sédunois est entièrement consacrée aux champions du monde. Des tuniques en laine de Francesco Moser ou d'Albert Zweifel, aux maillots plus « hi-tech » de Nino Schurter ou de Sven Nys, en passant par un maillot de champion du monde des coursiers, tout y est ou presque. « Même si une telle collection n'est jamais achevée », admet Marc-André Elsig. «Au début on a beaucoup de chenit. Et puis on trie pour ne garder que le bon. Aujourd'hui je suis très content de ce que j'ai et on ne peut pas tout avoir. Et je ne vais pas commencer à mettre de l'argent pour avoir ci ou ça. En fait, il ne me manque rien. » Sauf peut-être «un maillot GIS de Francesco Moser, celui avec le cornet de glace, celui avec TUC, je l'ai déjà », glisse-t-il au passage. «Je suis un fan absolu de Francesco Moser et c'est le seul maillot qui me manque vraiment. Un jour, en voiture, j'ai croisé un cycliste qui portait ce maillot. J'ai failli l'écraser pour le lui piquer (rires), mais ma femme m'en a empêché (rires). »